Cristine

Michel nous présente aujourd’hui sa classique ID noire millésime 60. Il lui a donné pour petit nom Cristine.

Son noir d'encre est juste égaillé par un intérieur Hélanca bleu et un pavillon polyester translucide.  

Michel a chez lui depuis belle lurette dans son garage une autre ID 1960, gris palombe.

Elle est non roulante à restaurer, et il a attendu, attendu, attendu, avant de franchir le cap d'acheter cette ID noire pour pouvoir enfin rouler.

Ainsi, tout son talent de photographe d'extérieur, tendu depuis des années, est en passe de se libérer subitement tel un ressort géant.

En témoignent ces quelques clichés évoquant les pubs de lancement de l'ID ou l'art de vivre des années 60.

 

On notera au fil de ces photos quelques incongruités mineures: enjoliveurs de DS, poignée de coffre, pare-chocs arrière avec butoirs, clignotants orange (et non rouges), "crêtes de coq" de traction au sommet des ailes avant, rétroviseur intérieur à ventouse...

Elle a aussi un manchon de chauffage bricolé et des moquettes de modèle ultérieur... Du bricolage, il y en a eu un peu sur cette voiture, et si vous pouvez aider Michel à lui faire retrouver son apparence 100% d’origine, vous serez les bienvenus.

 

Quelques documents intéressants, à défaut de carte grise d’origine ou de bon de commande :

Le récépissé de déclaration de mise en circulation provisoire d’un véhicule automobile.

il était courant à l’époque d’aller chercher son véhicule à l’usine. Javel délivrait alors ce certificat avec des restrictions de circulation en attendant d’avoir la carte grise.

 

 

Le premier propriétaire, qui habitait Bourgoin (38), a donc pris possession de son ID à Paris.

Il est ensuite allé faire tamponner le jour même (le Lundi 23 Mai 1960), à quelques 500 Km de là, à la préfecture de l’Isère, ou plus sûrement à la sous préfecture de la Tour du Pin à une quinzaine de Km de son domicile, la Notice descriptive des véhicules automobiles.

Michel me signale dans son message que la notice a dû faire du bruit à l'époque, étant signée de l'ingénieur des mines nommé Flageolet. Je lui laisse la paternité et la responsabilité de ce bon mot.

 

 


Dernier document d’époque, la carte de garantie remise par JB Pellet, le concessionnaire de Bourgoin Jallieu (qui existe encore de nos jours, mais a déménagé de l'avenue d'Alsace Lorraine).

Il est curieux de constater que la date de ce document est antérieure à la prise de livraison du véhicule. Elle comporte le N° de série, donc la voiture était déjà affectée au client le jeudi 19 mai 1960.

 

Par contre, personne n'a dit que la voiture était assemblée depuis 107 ans quand le client en a pris livraison.

A l'appui, ces étiquettes encore présentes sous les sièges et labanquette arrière, qui nous donnent une date de sortie des ateliers de sellerie le 12 Mai 1960!

 

Michel m'a confié que ce qui l'a fait craquer pour cette voiture, ce sont ces documents et le fait de faire retrouver à cette ID son département d’origine.

Maintenant souhaitons bonne entrée au Danchotron à Michel et sa Cristine*

* Si vous n’avez pas compris pourquoi diable il a appelé sa voiture ainsi, je vous invite à relire attentivement les documents d’époque.